« Je me sens vraiment au bon endroit et au bon moment ». Voilà comment Matthieu Rietzler résume son arrivé à Rennes. « Nous sommes installés avec nos enfants de 8 et 6 ans et nous nous plaisons beaucoup ici tous les quatre. Je ressens un alignement des planètes », sourit-il.
Après avoir travaillé pour les opéras de Nancy ou encore Strasbourg, et aussi été secrétaire général de la Maison de la Danse à Lyon et de l’Opéra de Lille, le Lorrain est arrivé à Rennes en 2018 pour prendre la direction de l’opéra.
Un lieu unique
Un monument historique de 1836 qui compte parmi les plus beaux de la ville ! Situé à un endroit stratégique, place de l’Hôtel de Ville, le lieu est unique avec son architecture de théâtre à l’italienne, sa façade arrondie ; et à l’intérieur, son double escalier et sa fresque bretonne… Dédié au spectacle vivant (opéra, danse, concerts, comédies musicales…), ses espaces – rotonde, foyer d’honneur et salle de spectacle accueillent à l’occasion des rencontres professionnelles (assemblées générales, conventions d’affaires…) réunissant jusqu’à 644 personnes. Et selon le besoin (utilisation de la salle et/ou des espaces publics pour des ateliers, rencontres, showroom), ces rencontres peuvent se prolonger par des interventions musicales.
Une véritable « entreprise » culturelle
« À l’opéra de Rennes, j’ai deux missions : une mission artistique, tout d’abord, je suis garant de la programmation artistique de l’opéra. Ce qui ne signifie pas de seulement produire et programmer des spectacles. C’est aussi faire en sorte que les spectacles rencontrent les habitants de la métropole et que l’opéra soit un lieu qui vit dans sa ville, au même rythme, à la même pulsation. Je trouve cela passionnant. D’autant plus dans une ville comme Rennes où la connexion entre les habitants, les étudiants et la culture fonctionne bien », continue Matthieu Rietzler. En parallèle, tel un chef d’entreprise, le directeur assure également la gestion des équipes et des « aspects RH, administratifs et financiers en lien avec les services de la Ville de Rennes. L’opéra c’est tout de même 80 équivalents temps plein et 6 millions d’euros de budget », précise-t-il.
L’opéra, un « outil qui se partage »
Sa mission est aussi d’ouvrir les portes de l’opéra à tous les Rennais : « On ne peut pas être un théâtre situé sur la place la plus vivante de Rennes et être tourné sur soi-même. Nous souhaitons nous associer plus largement aux acteurs du monde économique. En effet, nous avons de nombreuses valeurs communes : qualité des productions, esprit d’équipe, insertion professionnelle, transition écologique, attachement à la ville de Rennes et à la région Bretagne… Il y a peu d’endroits où vous allez vivre un moment d’émotion intense à côté de quelqu’un que vous ne connaissez pas : il y a le théâtre… et les stades ! ». Fin des abonnements, tarifs réduits et programmation de spectacles au plus près des spectateurs sont aussi une manière d’aller à la rencontre des Rennais : « L’opéra est un outil qui se partage ».
« Une ville dynamique où l’on peut prendre des risques »
À l’opéra, comme ailleurs, les Rennais savent travailler ensemble : « Le faire ensemble est un savoir-faire rennais. Rennes est une ville dynamique où l’on peut prendre des risques pour inventer l’opéra du 21e siècle comme on a pu le faire avec le spectacle Carmen Danse au Couvent des Jacobins. Les acteurs culturels savent travailler entre eux mais aussi avec les acteurs du champ social et de l’éducation populaire », souligne-t-il.
Que fait un directeur d’opéra de son temps libre ? « J’habite le quartier de Cleunay que j’adore et je suis notamment fan de l’Antipode*. La bibliothèque est très conviviale, les conditions de lecture sont idéales pour les enfants ». Et aux beaux jours, c’est à la Guinguette La Basse-Cour qu’il aime aller. (*lieu dédié aux musiques actuelles)
RSE : les acteurs du territoire engagés
« Nous sommes mobilisés sur le tri bien sûr. Nous travaillons aussi avec la ressourcerie la Belle Déchette, à laquelle nous faisons des dons de costumes ou d’accessoires. Nous donnons aussi des éléments de décor à l’ADEC (maison du théâtre amateur). Enfin, nous sommes mobilisés sur les questions d’économie d’énergie en passant aux éclairages LED. Nous essayons aussi de penser durabilité et écoconstruction quand nous fabriquons nos décors ».
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